En 2015, notre asbl a fait un constat qu’une des actualités la plus préoccupante en cours en Europe de manière générale et en Belgique en particulier était la radicalisation des jeunes. Si plusieurs ne sont pas partis combattre en Syrie ou ailleurs, nombre d’entre eux sont candidats ou prêts à agir sur place. Dans ce contexte, les autorités belges ont appelé l’ensemble des acteurs de la société à initier des actions de prévention pour freiner voire éradiquer ce phénomène.
Plusieurs angles de prévention ont été identifiés. Mais, la participation des travailleurs sociaux, notamment les structures d’accueil et d’accompagnement des jeunes en difficultés ne semble pas être identifiée comme une action phare. Cependant, la question d’implication des travailleurs sociaux semble intéresser les pouvoirs publics. En janvier 2015, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté une mesure visant à demander aux travailleurs sociaux de « signaler » très tôt des cas des radicaux. L’asbl AJS Tal-lafi pense que la mission des travailleurs sociaux n’est –elle pas au-delà de ce rôle ? Ces dernières années les parcours des terroristes en Belgique et en France indiquent qu’ils ont un lien commun.
En effet, Mohamed Merrah, Nordine Amarani ou encore les frères Kouachi et Amedy Coulibaly sont tous passés dans les mains des services sociaux dans leur parcours d’accompagnement. Qu’est-ce que les travailleurs sociaux ont fait ou n’ont pas fait pour en arriver là ? Que peuvent ou doivent faire les travailleurs sociaux dans le cadre de la lutte contre la radicalisation des jeunes ? Quels sont les outils dont les travailleurs sociaux ont besoin pour aider les jeunes désespérés qu’ils encadrent ?
C’est à cette question que nous tentons de répondre à l’occasion des débats réflexifs que nous organisons chaque deux ans.